Je comprends que l'on applique le principe de précaution pour les OGM par exemple. Nous vivons dans un pays riche, le blé actuel suffit à nourrir la population (et elle est bien nourrie !) donc il me paraît sain de se dire que si on ne connaît pas les effets des OGM et que ceux-ci servent essentiellement à augmenter les profits, il vaut mieux attendre.
On serait en Afrique subsaharienne et on aurait un OGM qui permet de cultiver ce même blé mais en nécessitant 90% d'eau en moins on se poserait déjà beaucoup moins de questions.
Dans le cadre de la cigarette, on sait déjà qu'elle tue 200 personnes par jour en France et que la cigarette électronique est moins nocive. Qu'est-ce qui explique une telle frilosité de la part de tout le monde ? La France n'est pas le pire des pays dans le domaine, mais le discours qui revient le plus souvent reste "pour aller mieux, rien ne vaut l'abstinence (de cigarette)". On croirait le pape qui explique que pour éviter le SIDA la meilleure solution est l'abstinence (sexuelle). On voit à quel point c'est efficace...
Le fumeur n'est qu'un "pauvre drogué" qui mérite bien ce qui lui arrive car il l'a bien cherché. Il est donc légitime de le laisser crever. S'il veut s'en sortir, il doit faire pénitence, faire preuve de volonté et s'il en montre assez il atteindra la rédemption. Je pense que l'attitude des non-fumeurs vis-à-vis des fumeurs est très influencée par la morale judéo-chrétienne : il faut s'absoudre de ses péchés.
Il faut donc revenir aux faits : l'écrasante majorité des études indiquent une nocivité moindre.
Les produits composant les liquides sont connus :
- Propylène glycol : on m'a déjà dit "c'est chaud quand même, il y a de l'antigel dans tes liquides". Bon déjà ça veut rien dire, tout liquide ayant une température de solidification inférieure à celle de l'eau peut être considéré comme de l'antigel. Et puis bon on met du sel sur les routes pour éviter que ça gèle... Le propylène glycol est utilisé en alimentaire, en cosmétique, en pharmacie (dans des sprays pour l'asthme !). On n'a pas de recul sur les effets de son inhalation une fois chauffé ? Allez voir n'importe quel DJ qui en inhale des litres envoyés dans les machines à fumée
- Glycérine végétale : j'en connais moins sur le sujet, j'imagine que comme il y a "végétale" les gens en ont moins peur, c'est naturel, donc on en parle moins. Même si ça ne sert pas mon argumentaire rappelons que le cyanure est naturel, lui aussi. Bref elle est elle aussi utilisée en alimentaire, pharmacie et cosmétique. Pour ceux qui se sont déjà intéressés à la vape, elle est en fait le composé qui fait le plus peur suite à des études alarmantes sur l'acroléine. Je ne vais pas rentrer dans le détail, mais ça reste toujours moins que la cigarette et en plus ce poison (l'acroléine) a le mérite d'être facilement détectable (goût de cramé). Si vous continuez à vaper quand ça sent le cramé, je vous recommande de modifier vos habitudes. Pour plus d'infos http://www.ma-cigarette.fr/lacroleine-dans-la-vapeur-des-cigarettes-electroniques/
- Nicotine (ou pas) : on en a parlé au post précédent
- Eau (ou pas) : tout le monde sait que les risques avec l'eau sont limités (OK ça va dans les poumons, mais on ne parle pas de litres non plus
- Arômes : en réalité c'est là que le bât blesse. Les fabricants ne sont pas obligés de donner de détails pour le moment. Ils peuvent donc mettre n'importe quoi. Assurez-vous que votre fabricant d'e-liquide est sérieux, trace ses produits, n'utilise que des arômes alimentaires ne contenant ni diacétyle, ni parabène, ni ambrox, ni sucre, ni huile. Les deux producteurs qui me viennent (car j'ai consommé leurs produits) et qui insistent sur la traçabilité sont Vincent Dans Les Vapes et Green Vapes. Il y en a sûrement beaucoup d'autres, les producteurs commencent à prendre ces préoccupations au sérieux
Le matériel : le liquide est en contact avec plusieurs matériaux, ce qui peut laisser des traces
- De l'acier inoxydable et du verre, parfois du plastique : rien de bien différent de ce qui peut contenir tout autre liquide
- Du coton, de la fibre de silice ou autre type de "bourre" pour faire la mèche : il est vrai qu'on ne sait là non plus pas toujours ce que mettent les fabricants. Certains, comme KangerTech passent sur le coton bio, comme le font les utilisateurs d'atomiseurs reconstructibles
- Un fil métallique pour la résistance (kanthal, nichrome, nickel...) : le fait de chauffer le fil peut faire que la vapeur contient des particules de ces métaux. Les quantités sont infimes et c'est le genre de chose que l'on croise dès que l'on chauffe un métal : radiateur, bouilloire, poêle, casserole...
Donc en résumé on ne peut pas parler de principe de précaution concernant l'e-cigarette. Il faut la réglementer, appliquer des normes pour le matériel et les liquides mais éviter de sombrer dans des mesures trop coercitives comme la suppression des arômes, les limites de taille de réservoir, des taux de nicotine très bas ou des limitations sur les batteries. Cela risquerait de détourner trop de vapoteurs.
Je comprends les inquiétudes en tant que porte d'entrée pour les jeunes vers la nicotine. Je dis bien la nicotine et pas la cigarette, parce que si les fumeurs abandonnent la cigarette pour le vaporisateur personnel pourquoi les jeunes qui essaieraient iraient vers la cigarette ? Toujours est-il que pour le moment il n'y a pas d'étude prouvant que c'est une porte d'entrée vers une addiction et beaucoup qui prouvent qu'elle réduit tous les risques pour les fumeurs. "Sauvons" déjà ceux que l'on est sûr de pouvoir "sauver".
Je suis néanmoins pour l'interdiction dans les lieux publics. Cela produit de la vapeur qui donne une ambiance enfumée et une odeur. Par courtoisie il convient de toutes façons de limiter les lieux où la vape est autorisée. On pourrait aussi parler des gens qui mettent trop de parfum ou mâchent un chewing gum qui sent fort, ou encore qui hurlent à leur téléphone dans le métro, mais bon...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire